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Les migrations en Europe : Une menace ? Une  opportunité ? Un besoin ? Un défi ?  

D’après la conférence de Catherine Wihtol de Wenden, experte internationale des migrations. Le 29 janvier 2014 à Cluny, Salle justice de Paix.

La soirée sur l’immigration a été un franc succès. La présence de Catherine Wihtol de Wenden a attiré environ 70 personnes. Présenté par Philippe Mayaud le président de l’association. Avec la présence de Denis Indract, responsable du bureau d'Europe Direct à Mâcon. 

 

L’espace Schengen et les dispositifs de contrôles tels que FRONTEX.

La définition d’un migrant international selon l’ONU est une personne étant né dans un pays et qui vit dans un autre. Il y a 3.1% de la population mondiale qui est considérée comme migrante au sens de cette définition. Il y a aussi les migrants internes comme en Chine ou plus proche de chez nous, les migrations intra-européennes. Il y a 30 millions de migrants en Europe sur 500 millions de citoyens.  Pour comparaison il y en a 40 millions aux états Unis. Le sud est un nouveau pôle d’immigration sur 240 millions de migrants il y en a 110 millions qui vont du Nord au Sud et donc 130 millions qui vont du Sud au Nord.


L’espace Schengen est un espace de libre circulation des personnes et des marchandises. Il est différent de l’espace géographique de l’Union européenne. 

schengen 2011

Les « pays de transition » gardent les frontières européennes, liées au dispositif FRONTEX. Dans les pays comme le Maroc, la Lybie, la Turquie, se massent les migrants avant un passage ou non vers l’autre côté. Le dispositif FRONTEX permet aux pays qui contrôlent une personne en situation irrégulière de reconduire celle-ci où elle a été contrôlée à son passage c'est-à-dire vers ces pays de transit.

Lien vers le portail du gouvernement français sur la politique migratoire, présentation du dispositif FRONTEX : Cliquer ICI 

Lien officiel vers le dispositif FRONTEX (en Anglais) : Cliquer ICI 


06_Frontex_2009-01_1.jpg

 

La mobilité en Europe.

Le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) dans un rapport de 2009 affirme que la « mobilité est un facteur de développement humain ». Exemple : le tourisme, Erasmus…A partir de trois mois, ce n’est plus considéré comme du tourisme, on s’installe…. La migration est un mouvement lent et continu. On peut se demander si le fonctionnement du système de contrôle est efficace car l’immigration se poursuit.

 

Le vieillissement de la population européenne est synonyme l’emploi. Les métiers de l’assistance aux personnes âgées est un secteur porteur comme l’agriculture et le bâtiment. Il y a une réouverture pour ces secteurs. Les migrants le savent. L’Allemagne et l’Angleterre ont instauré un permis à points pour les candidats à l’immigration. Ce qui est contradictoire, c’est qu’il y a un besoin mais une fermeture. La politique migratoire est un processus qui se fait petit à petit.

 

Lien vers un historique de l'évolution de la politique migratoire en Europe. Cliquer ici. Sources "Toute l'Europe"


Il y a beaucoup de mobilité interne et une peur de la mobilité extérieure, sauf celle venant de l’Est. Au départ, les gouvernements avaient prévu une période courte de départ puis un retour mais ce fût un échec. Ils se sont dit que les vieux métiers allaient être repris par les jeunes mais cela n'a pas été le cas. Il y a des métiers classés en anglais comme étant les 3D « Dirty Difficult Dangerous » ce qui signifie « Sales Difficiles et Dangereux ». Ces métiers ne sont pas plébiscités par la jeunesse européenne et ce sont d’autres qui s’en chargent. Ils sont occupés par des sans-papiers, il y a plus de clandestins dans un marché du travail désorganisé. Après ce constat il y a eu une décision de rouvrir les frontières. Mais comment ? C’est un défi.

 

En 2000 ce sont les « élites » qui sont plébiscitées avec les secteurs des métiers « en tension » (ébénistes médecins, plombiers… ) pour que l’opinion publique soit plutôt favorable à cette réouverture des frontières. A cela s’ajoute les regroupements familiaux et l’asile politique. Si une  personne migrante n’appartient pas à ces catégories elle passe dans celle des sans-papiers. Il y a une mise en scène du contrôle des frontières et une militarisation des points de passage. 

Les personnes qui ne sont ni expulsables ni régularisables restent dans ces zones de transit. Pour certains pays il faut un visa et un passeport pour sortir. Au Danemark il ne faut pas de visa ou très peu. Il y a un contrôle à distance via le passeport. Un renfort est fait sur les centres d’attente et d’accueil.

 

Aperçu européen : Après la chute du mur de Berlin, l’Allemagne a permis aux exilés de revenir grâce au droit du sang; environ 2 millions de personnes de 1989 à 2000. Beaucoup viennent de Turquie mais nombreux sont restés en Russie, de 5 à 7 millions depuis 1989.

Il y a beaucoup d’anglais qui viennent en France mais il y a aussi 20 000 français à Londres.

En Europe du Sud il y a immigration avant émigration. Voir le tableau ci-dessous : En Espagne 5 708 900 étrangers (Roumanie, Maroc…) En Italie : 4 235 100 (Roumanie, Albanie, Maroc, Chine…). Au Portugal : 457 300. En Grèce : 839 700 (Albanie 62%, Bulgarie, Géorgie…)

 

Les étrangers en Europe du Sud

 

Conclusion

  A l’avenir, la planète sera de plus en plus urbanisée, ce sont des villes que partent le plus souvent les migrants car selon les statistiques ils ont un niveau plus élevé de ressources et d’éducation. Donc nous pouvons nous attendre à une augmentation du phénomène migratoire.

  La question du vivre ensemble pose problème en Europe car il y a un refus de l’immigration. L’accent sécuritaire est mis en valeur au dépend des politiques d’intégration. La période atteint des limites. Il y a eu des foyers créés mais il n’y a pas de politique de longue durée.

Il y a un phénomène d’européanisation de l’immigration. Nous faisons face à un risque de retour des contrôles internes. Bruxelles regarde les bonnes pratiques de l’intégration pour harmoniser et éviter que des pays européens soient plus attractifs que d’autres. Inversement à la demande publique d'une augmentation des contrôles aux frontières des pays, une harmonisation européenne d’intégration est nécessaire. Quelques clés pour améliorer la situation : un accès plus facile à la naturalisation, une régularisation plus ordinaire des sans-papiers et moins d’attente. Il faut accepter les métiers peu qualifiés comme légaux envers ceux qui s'en chargent, améliorer l’ouverture et moins de sédentarisation pour pouvoir permettre le retour. Il serait souhaitable de faciliter la circulation pour développer les activités économiques. Ceci est une stratégie gagnante aux niveaux économique et démographique pour tout le monde sur le long terme. 

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